mercredi 17 septembre 2025

Le Maréchal Pétain "la tête en bas".

 Il se dit que, pendant l'Occupation, une forme de résistance passive consistait à coller les timbres-poste à l'effigie de Pétain la tête en bas. On trouve facilement des exemples... mais aussi toute sorte de timbres (des Mariannes par exemple) également collés ainsi, simplement par inadvertance, à n'importe quelle époque.


À la Libération, par contre, la pratique est avérée:




"La Dépêche Algérienne", 7 septembre 1944.


En voici un exemple:



Carte postale illustrée (courrier intra-départemental) 
LYON (Rhône), 20 IX 1944.


Et un exemple qui se situe entre la libération (Saint-Etienne libérée le 20 août) et la date de parution de l'avis dans la presse:


Carte postale illustrée (courrier intra-départemental) 
SAINT-ETIENNE (Loire), 31 VIII 1944.

Y a-t-il eu d'autres incitations, avant le 7 septembre, par la radio par exemple? La pratique existait-elle bien depuis l'Occupation? Le positionnement est-il fortuit?
Qui sait?

lundi 11 août 2025

Encore les boîtes mobiles maritimes entre la Corse et le Continent...

 C'est un sujet que j'ai déjà évoqué, bis repetita placent...


On connaît bien l'usage de ces boîtes mobiles mises à la disposition des usagers à l'occasion du départ des vapeurs agréés pour le transport du courrier car les plis concernés présentaient des marques postales spécifiques assez collectionnées: timbres à date spécifiques (Bastia / Ligne de Nice, etc.) ou bien timbre à date standard associé à l'ovale BM.

Mais, paradoxalement, ce qui m'intéresse le plus, c'est de trouver des plis après la disparition de ces marques spécifiques, pour rappeler que leur disparition ne signifie nullement  que l'utilisation de ces boîtes mobiles a pris fin dans le même temps!

Je montre un exemple très tardif ici (été 1939):

Blog-philatélie et marcophilie: Carte mise à la boîte mobile du paquebot-yacht ILE DE BEAUTÉ, été 1939


Je rappelle les 3 éléments que l'on doit retrouver sur un tel pli:

- carte postale de Corse ou lettre à en-tête de Corse avec timbre oblitéré dans un port du continent (Marseille, Nice ou Toulon)

(ou situation inverse bien sûr).

- date correspondant aux horaires des courriers à la date donnée.

- texte confirmant la mise à la boîte en Corse malgré l'oblitération sur le Continent (ou inverse).


Le troisième point est le plus difficile à obtenir car il tient à la chance mais il est important pour prouver qu'il ne s'agit pas, par exemple, d'une carte écrite en Corse en fin de séjour mais finalement postée dans une boîte du Continent.

Voici un exemple concret:



Point N°1: Carte postale de Corse avec oblitération de Nice:



Point N°2: Les calendriers perpétuels confirment que le 5 décembre 1924 était un vendredi  et les journaux de l'époque (ici, le Bastia-Journal du 1er décembre 1924) indiquent bien un départ de Bastia pour Nice le vendredi à 21 heures.



Point N°3: Le texte permet de confirmer l'utilisation de la boîte mobile: "Bastia, le 5/12 24   Le bateau pour Nice partant ce soir, je ne le laisse pas partir sans vous envoyer..."




J'avais déjà expliqué tout ceci et, en réalité, si j'en reparle aujourd'hui, c'est parce que j'ai trouvé un article très intéressant dans le Bastia-Journal du 3 janvier 1929 qui évoque (chose rare) ces boîtes mobiles!



La boîte a été remplie à ras bord en cette période de vœux du Nouvel An, causant une certaine effervescence sur le port. C'est ce qui a incité le journaliste à écrire cet article qui nous donne quelques informations intéressantes:

Les usagers bastiais (vraisemblablement aussi ceux d'Ajaccio, Calvi et Ile-Rousse) utilisent beaucoup ces boîtes mobiles maritimes car ils sont mal informés de l'heure limite des dernières levées au bureau de poste par rapport au départ du bateau.

La boîte mobile n'est pas accrochée au navire; elle est placée au bureau de la Compagnie maritime dans l'après-midi, voire la matinée, du jour de départ.



Et preuve, si besoin était, que ces boîtes mobiles maritimes existaient encore en 1939:


"Bastia-Journal" du 15 mai 1939



vendredi 6 juin 2025

Surtaxe aérienne réduite pour Noël et le Nouvel an (3)

 Voici une carte qui n'est pas dénuée d'intérêt si on y prête attention:


Carte postale assimilée aux imprimés, expédiée par avion, de COQUILHATVILLE, au Congo belge, le 4 janvier 1939, à destination de la Belgique, affranchie à 1F.



Cet affranchissement avec un beau 1F "Eléphants domestiqués d'Api", correspond à un tarif spécial pour les vœux de Noël et du Nouvel An dans l'esprit de celui que j'ai déjà présenté pour la France:
La ligne africaine belge avait en effet, comme AIR FRANCE *, mis en place une surtaxe aérienne réduite pour ces vœux.

Je remercie Filip VAN DER HAEGENLE spécialiste de la poste aérienne du Congo belge, pour les informations qu'il m'a communiquées:

"A partir de 1936, on pouvait envoyer par avion des vœux de Noël et de Nouvel An par carte postale à tarif réduit.

Cette période était limitée, à savoir entre mi décembre et mi janvier de l’année suivant; soit environ quatre semaines.

La taxe normale était de 0.30 Fr, la surtaxe aérienne était de 0.70 F/5 gr.

(Un maximum de 5 mots était fixé, sinon on appliquait le tarif de 3.00 F/ 5 g)

Le tarif belge/congolais pour l’envoi d’une carte postale à 0.30 Fr a été en cours du 1/02/1934 au 14/09/45.

 

Le  tarif de 0.70 F/5 gr fut continué jusque fin 1938/début 1939."


L'affranchissement de la carte présentée correspond donc bien à ce tarif préférentiel: 

                              30c + 70c = 1F